Gilets jaunes (suite)
8
décembre 2018
Vous avez dit Pacte Républicain?
Vous avez dit Pacte Républicain?
C'est
aujourd'hui que l'on va voir ce que peut être l'avenir d'un
mouvement qui a réussi sans leader, sans corpus idéologique
partagé, sans organisation centralisée à bénéficier de l'appui
d'une grande majorité de français et à faire plier le gouvernement
qui est revenu sur son entêtement à considérer que, la politique
qu'il conduit étant la bonne, il ne fallait rien lâcher. Bien sûr
cette conviction n'est partagée que par lui même et une fraction de
l'opinion de plus en plus réduite parmi lesquels les derniers
ralliés. Comme les membres du MODEM dont un de ses représentants
disait ce matin sur France Inter que le pacte républicain était
remis en cause par tous ceux qui refusaient de condamner publiquement
les manifestations organisées par les gilets jaunes, surtout celles
qui se déroulent à Paris au moment où j'écris. Pacte Républicain
en danger ? Oui il l'est du fait de la politique menée, de la
politique imposée au contesté prétexte qu'elle aurait été
approuvée par une large majorité des électeurs qui ont donné plus
de 60% des voix au Présimonarque alors que la vérité est que parmi
ces 60%, les deux tiers voulaient signifier uniquement leur refus de
voir une représentante de la droite extrème s'installer à la tête
du pays. A ce moment là le Pacte Républicain était réellement en
danger et les français, attachés à la démocratie, ont réagi ;
cette réaction de rejet aurait dû être entendue par Macron d'une
autre manière que de considérer qu'il avait le feu vert pour
accorder aux nantis de cette société clivée, le beurre et
l'argent du beurre. C'est lui et son gouvernement qui se sont assis
sur le Pacte Républicain, rendant plus fragiles les plus démunis de
nos concitoyens, leur retirant du pouvoir d'achat pour en donner plus
à ceux qui en sont déjà gavés. Le Pacte Républicain est en
danger lorsque celui qui est à la tête de l'Etat méprise les
citoyens qui ne sont pas des « premiers de cordée », les
« sans dents » comme aurait dit son prédecesseur, ceux
pour qui les politiques de redistribution coûtent un « fric de
dingue ». Le Pacte Républicain est en danger quand, bien que
disposant d'une majorité insolente à l'Assemblée Nationale, on a
quand même recours aux disposititfs exceptionnels de notre
Constitution, pour faire passer ces lois qui dépouillent le Peuple
de ses protections légales tout en lui faisant les poches. Le Pacte
Républicain est en danger lorsque les dirigeants, au lieu de veiller
à plus de justice, à plus d'équilibre ne font que renforcer la
fracture abyssale déja générée par la stricte observance de la
soi disant orthodoxie économique qui n'est économique que pour le
capital mais ruineuse pour ceux qui n'en ont pas.
Mais là où
le Pacte Républicain me parait le plus en danger c'est dans
l'exercice même de la gouvernance partiquée à tous les échelons
de notre mille feuilles. L'exercice du pouvoir par délégation a
montré ses limites du fait même qu'il accepte de moins en moins
d'être conrôlé. A tous les stades nous avons affaire à des
Présimonarques qui forment un microcosme une classe sociale, celle
des 'élus', une classe qui a ses rites, qui a son langage et qui
partage entre tous ses membres la conviction qu'ils 'savent'. Les
plus lucides admettant que ce savoir se limite aux champs de
compétence de la collectivités qu'ils représentent. Du coup ils se
sentent dédouanés de ce qui se passe aujourd'hui alors que, bien au
contraire, ce sont les politiques conduites au plus proche des
citoyens qui peuvent apporter plus de justice répartitrice, c'est
vrai pour la mobilité, les transports, l'habitat, la protection de
l'environnement. Dans ce domaine il y a des expériences qui marchent
et qui peuvent redonner à tous l'envie de s'inscrire dans une
démarche de ré-invention de notre vivre ensemble conforme au Pacte
Républicain.
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