Chronique inversée

Extraits...

2 janvier 2022 Ω- 4 ans et 115 jours

Une soirée de Noël en famille réduite...Embrassades à l’arrivée et au départ mais sans plus, pas de masque mais tous vaccinés... Pour une fois j’avais fait des achats, du vin pour mes belles sœurs et mes enfants une boite du jeu « Questions pour un champion » pour MJ et, en forme de clin d’œil, le livre-programme de Jean Luc Mélenchon « L’Avenir en commun » qui a eu pour effet de faire réagir très fortement A. qui a dit vouloir le mettre au feu, elle ne supporte pas le personnage. J’ai évité de lui demander sur quel point très précis JLM l’insupporte une forme d’auto censure pour ne pas ouvrir un débat qui aurait pu se révéler un peu dur...rien n’est gagné  JLM est fortement interpellé pour qu’il accepte de participer à la Primaire citoyenne que de nombreuses personnalités de gauche soutiennent, beaucoup de gens que j’apprécie mais dont je ne soutiens pas moi même la démarche qui a pour principal défaut d’arriver un peu tard et dont l’objectif inavoué est de propulser Christiane Taubira dont les motivations et surtout les idées ne sont pas très claires. Non pas que son intelligence et son honnêteté soient en cause mais sa légitimité ne repose que sur l’image médiatique que l’on en a. En son temps JLM et les Insoumis ont pris l’initiative de solliciter les signatures de 250 000 citoyens, une adhésion qui ne reposait pas uniquement sur un ‘personnage’ mais sur une candidature s’appuyant sur un programme sur lequel 7 millions d’électeurs s’étaient déjà prononcés lors de la présidentielle de 2017. En matière électorale Taubira a surtout à son actif les misérables 3 % qui ont finalement manqués au candidat Jospin lors de l’élection de 2002 et ont donc permis au candidat Le Pen d’être présent au deuxième tour me contraignant à voter contre nature. En matière d’unité, comme en matière d’analyse stratégique, Mme Taubira n’a de leçon à donner à personne. Dans l’état actuel des choses si la gauche a une chance d’être au deuxième tour c’est sous la bannière Insoumise dont le candidat tient la distance et même la corde si on en croit les sondages. Je sais que cette analyse ne passe pas auprès de beaucoup de ceux qui jurent leurs grands dieux qu’ils ne veulent pas voir leurs idées absentes dans la course finale mais qui refusent d’admettre l’évidence : ‘L’Avenir en commun’ est LE programme pour l’union populaire dont nous voulons tous.

Et puis il y a eu le passage de l’année 2021 à l’année 2022, un passage tout en discrétion mais pas de la manière la plus désagréable. Petit réveillon à trois puis le Jour de l’An nous étions six. Sans masque mais sans trop d’embrassades et en général un respect des distanciations. Quand allons nous remettre du normal dans nos relations humaines ? Plus les choses avancent et plus le message est difficilement compréhensible de la part du gouvernement qui dit s’inspirer toujours des recommandations des plus hautes autorités de santé. Ce qui est plaisant à mon avis c’est qu’un peu partout le passage à ce nouveau millésime a suscité des rassemblements joyeux, on a pu voir des gens heureux ou en tout cas se dire comme tels. Probablement que ceux qui ne l’étaient pas ne se sont pas montrés. Lundi fin de la trêve, les écoles rouvrent, l’activité reprend dans tous les secteurs mis en sommeil, les transports publics vont à nouveau faire le plein malgré les appels du gouvernement en direction des entreprises afin qu’elles organisent le télétravail lorsque cela est possible. Moi je vais faire une première permanence d’une nouvelle enquête publique, pas très importante cette enquête qui va porter sur un déclassement de chemin rural, une histoire de 200m² à transférer que la commune de V. va céder à un riverain.

Petit point en ce début d’année sur l’état de ma santé qui, a priori se maintient. Il m’arrive bien de me demander parfois si je n’éprouve pas quelques petits désagréments du côté de mon appareil digestif par ailleurs plus souvent sollicité en ces périodes de fêtes. Mais je me méfie de moi même, de ma propension à me montrer hypocondriaque et chaque fois je me remémore la réflexion récente de mon nouveau médecin traitant : « Mr Vian, vous n’êtes pas à l’article de la mort ». Je m’astreins à faire assez régulièrement les exercices d’assouplissement que m’a montré la kiné. A défaut de me décider à affronter le temps hivernal sur mon vélo électrique. Mais je vais avoir une autre sorte d’effort à faire, il faut penser à la taille des arbres et de la treille qui court sur la façade de la maison.

Une vie de retraité tout ce qu’il y a de plus banale, une manière de se rappeler, si tant est que cela est encore nécessaire, que nous ne sommes uniques que dans notre propre manière de nous voir. Les échanges que j’ai avec mon amie amènent un peu de peps dans cette routine.

17 novembre 2018 Ω-1 an et 53 jours
J'entre dans ma 74éme année...
C'est aussi le jour d'une manifestation nationale contre la politique du gouvernement et plus particulièrement contre le prix excessif de l'essence et du diésel surtaxé pour de fausses bonnes raisons. Le mouvement est tout à fait informel ce qui, à mon avis, n'est pas une bonne nouvelle pour le pouvoir. Je suis très partagé sur ce qu'on appelle la manifestation des 'gilets jaunes'. Je suis le premier à le penser et à le prêcher : il faut stopper la consommation irraisonnée des ressources de notre planète, dont, au premier chef, les ressources en énergies fossiles mais dans le cadre d'un programme beaucoup plus global qui permettra une adhésion populaire et non, comme cela est fait par le gouvernement, en faisant supporter aux consommateurs les plus modestes la plus forte part de l'effort national. Je comprends et je partage la révolte de tous ceux qui se demandent aujourd'hui quel sera leur quotidien proche si ce gouvernement autiste continue son entêtement à ne conduire que des politiques dont l'injustice criante me semble plus relever de l'aveuglement idéologique que de la réflexion élémentaire qui devrait l'amener à rééquilibrer les efforts demandés. Surtout que dès le début de sons mandat, il a largement donné de gages à ceux qui, dans cette société ne sont pas seulement des privilégiés mais bien des exploiteurs.

20 octobre 2018 Ω-1 an et 26 jours
C'est vraiment le déchaînement médiatique autour de la personnalité de Jean Luc Mélenchon. On le sait depuis longtemps, il est clivant, et moi même je ne suis pas fan de sa manière d'être. Il est évident que j'aimerais plus de rondeur. Toutefois pensons à ce qu'est l'enjeu et analysons les évènements en les confrontant à ce que pourrait être la normalité. D'abord la situation générale, est-elle normale ? A l'évidence non. Nous sommes entrés dans un temps planétaire très déstabilisant, le mode de vie de notre humanité n'est plus en adéquation avec les capacités que nous offrent la terre, la première grosse colère que nous devrions avoir devrait bien se manifester contre nous mêmes qui nous complaisons de cette surconsommation, qui nous gavons sans remords et qui fermons les yeux et la bouche pour ne pas crier au scandale et ne pas nous autodénoncer comme pilleurs de biens communs. Notre devoir en humanité devrait nous amener à exiger que des actions très concrètes et très immédiates soient programmées à tous les niveaux de la chaîne décisionnelle puisque, démocrates, nous avons délégué, par le biais de l'élection, à un gouvernement la mission de faire. Or, dans ce domaine (dans d'autres aussi, on pourra y revenir) il ne fait pas et c'est inacceptable, scandaleux. La manière de ne pas faire du gouvernement est la chose la plus violente qui soit, c'est une agression qui devrait lui attirer les plus hautes sanctions. Manifestement il ne fait pas le job. Dans ce domaine les contre pouvoirs républicains, la justice et la presse, ne remplissent pas plus leur mission. La justice qui, si elle était vraiment indépendante, devrait mettre en examen tous ceux qui agressent notre espérance de survie, les Monsanto, Bayer et Cie, et demander des comptes pour incurie voire lâcheté à tous ceux qui se sont portés volontaires pour gouverner et ont été désignés pour remplir cette mission et qui se révèlent défaillants. Ne nous détournons pas de cette évidence, demandons des comptes à ceux qui doivent en rendre, c'est une priorité absolue. Mais la justice est
aujourd'hui mobilisée pour détourner notre attention et nous faire passer à côté de la fraude principale. Oui nous devons respecter les actes de justice, les plus banals soient-ils, mais pas sans exiger d'elle de se montrer encore plus indépendante et pro active pour mettre en cause ceux qui ne respectent pas et ceux qui ne font pas respecter le principe fondamental et universel de préservation de la planète et dont l'action pour les premiers et l'inaction (ou la mésaction) pour les seconds portent une atteinte grave à la vie sur terre. N'ayons pas peur des mots dans ce domaine. Alors Mélenchon dans tout ça ? Il a eu le mérite, en France, dans le débat public, de porter ce message citoyen de la transition écologique et de mobiliser pour y adhérer, 7 millions de voix, dont beaucoup de jeunes voix. C'est parce qu'il s'est montré extrêmement déterminé, sans concessions, à la limite de l'intégrisme peut être, qu'il a pu réussir. Mais pas assez. Du coup ce n'est pas à lui que l'on doit demander des comptes, c'est à lui, avec nous, à en demander aux autres. A ceux qui ont cru à un moment, par un tour de pure esbrouffe, faire porter au plus emblématique, la mission d'expliquer les renoncements. Lorsque Nicolas Hulot est venu sur la matinale de France Inter annoncer sa démission sa colère rentrée était à la mesure de la violence qu'il ne voulait plus subir de la part d'un Présimonarque qui avait déjà tout fait pour ne pas perdre sa 'prise de campagne'. La violence est du côté de celui qui exerce son pouvoir sans aucun recul et qui se considère comme intouchable tant qu'il restera à l'Elysée.
Quant à la presse, je parle de celle qui fait le buzz tous les jours, d'un microcosme qui s'auto alimente, qui s'auto congratule, qui s'auto justifie dans une sorte d'entre soi. De cette presse dont le trait principal est la consanguinité qui assèche tout esprit de critique et dont une des armes est le copié collé. Elle mérite aussi d'être secouée car elle ne joue pas le rôle que la constitution et la vertu démocratique lui attribuent, elle n'est pas, sauf dans quelques occasions, cet outil indispensable aux citoyens, d'analyse, d'information et d'évaluation, qui leur permettrait, dans la durée, de comprendre l'évolution de notre monde. Le rapport du GIEC ayant été annoncé, les grandes alertes ayant été décrites, les risques ciblés, il n'a pas été question d'aller plus loin, il n'a pas été question de creuser ce que va être la réponse de notre gouvernement, d'ailleurs, à ce moment là il n'y avait plus de gouvernement ou un gouvernement(!) pas en mesure de donner des réponses cohérentes. Malheureusement de solutions, il n'en a pas. Mais il pourrait au moins faire savoir qu'il a entendu cette alerte et qu'il prépare une stratégie, les journalistes pourraient être mobilisés pour qu'une transmission critique en soit faite. Mélenchon a raison de ne pas respecter cette presse là dont la culture d'investigation ne porte pas sur le fond. Il a raison de porter sa colère, ce n'est peut être pas celle de sa 'personne sacrée' mais c'est celle qu'il partage avec des millions de citoyens qui se rendent compte qu'on les 'prend pour des cons' comme l'a si bien exprimé Xavier Bertrand. Lui aussi est en colère.
Après les élections présidentielles de 2017 il serait normal qu'un gouvernement stable gouverne , que des députés élus pour débattre des grandes orientations et voter des lois qui les permettent, le fassent. Mais il n'en est rien. Jamais sous la cinquième un gouvernement n'a paru aussi instable, ni gouverner sous la seule autorité du Présimonarque, jamais des députés majoritaires n'ont apparu être aussi godillots, incapables de susciter et de conduire des débats à la hauteur d'une assemblée démocratique censée regrouper les meilleurs d'entre nous. Sans même leur reprocher, aux uns comme aux autres, de ne pas mériter les indemnités que nos contributions leur permettent de gagner de peur de me voir taxer de populiste, nous nous devons de nous indigner de constater qu'il ne se dégage aucun souffle, aucun projet qui permette à notre pays et à ses citoyens de faire un nouveau pas vers plus d'humain mais qu'au contraire ce sont les inégalités qui se creusent et la solidarité que l'on espérerait se manifester envers les plus fragiles se mobilise en direction des 'premiers de cordée'. Est-ce que cela ne justifie pas la colère ? Cette colère que Mélenchon exprime ne devrions nous pas tous la partager ? Cette colère que Ruffin a portée dans l'hémicycle qui a tellement déstabilisé les enmarcheurs qu'ils réclament sa peau, n'est-elle pas la notre aussi ? Si elle ne l'est pas c'est que nous avons perdu le sens de notre humanité, que nous avons oublié notre idéal.
Il y a un temps pour les rondeurs, il y a un temps pour les indignations, ces temps là auraient dû nous éviter le temps qui vient, celui de la colère, le dernier avant la révolte.


19 septembre 2017 dans Ω jours je serai mort.

Mon idée est de rédiger la chronique de mes derniers jours ? mois ? années ? de ma vie, une sorte de marche à reculons vers le néant, vers la fin.
J'aurai 72 ans dans quelques jours, le 17 novembre précisément. C'est à 72 ans que mon grand père paternel est mort, d'un cancer de la vessie. C'était le 10 novembre 1960, à cette période, en septembre, il devait connaître son état et ne pas se faire trop d'illusion sur l'issue. Je me rappelle, au cours de cet été 60, avec mon frère, nous étions allés chez nos grands parents passer quelques jours de vacances, mon grand père m'avait offert un appareil photo, un Starflash, de Kodak peut être, et, à la suite d'un repas familial, sur la terrasse, il m'avait demandé de le prendre en photo, assis sur un fauteuil de jardin. Cette photo, je l'ai toujours, elle a servi à un photographe professionnel pour faire un portrait commandé par ma grand mère. J'ai d'autres photos de lui, mais celle là est un peu spéciale. Bien sûr, en le prenant en photo je n'avais pas imaginé qu'il y avait derrière la commande de mon grand père l'idée qu'il posait « pour l'éternité ». Inconsciemment 72 ans est une étape pour moi, c'est un peu comme une course d'obstacle, j'ai passé la haie des 53 ans, celle qui avait vu la chute de mon père, c'est maintenant celle des 72 ans. C'est un peu ridicule, je sais, d'avoir ce genre de réflexion mais ça permet d'imager cette longue ligne de notre vie.
Je viens de passer un coup de fil à ..., elle se bat avec le cancer elle aussi, un cancer du sein, malheureusement trop présent chez les femmes. Elle en a fini avec son protocole de radiothérapie (qui a suivi la chimio) mais c'est maintenant une nouvelle phase qui s'ouvre, une fois par semaine elle va à l'hôpital pour se voir administrer sous haute surveillance un médicament au nom bizarre que je me suis empressé d'oublier. Elle m'a annoncé avoir des problèmes avec son foie.
Voilà à 71 ans passés, on vit avec ça : l'observation des effets du vieillissement chez les autres en se disant que, peut être et même sûrement, il fait aussi son œuvre sur nous même.
Mais on vit aussi avec l'explosion de la vie de nos petits enfants et plus généralement de tous les enfants qui peu à peu vont nous remplacer dans notre espace. Mon fils vient de m'appeler, demain il faut aller chercher l’aînée de nos petits enfants à 11h30 au collège de Blanzac où elle est entrée en 6ème. Après, à 12h30, il faudra se trouver à la sortie de l'école de sa sœur, les ramener toutes les deux à St Preuil, leur grand mère aura préparé le repas, on va parler ensemble, elles vont sûrement nous étonner par telle ou telle réflexion que l'on n'imagine pas qu'elles peuvent faire alors que pour moi elles sont encore des bébés. Le programme granparental ne s'arrête pas là, il faudra conduire l’aînée à son cours d'équitation ; elle est un peu masochiste, elle a peur, elle pleure mais elle y va quand même.
25 septembre 2017 Ω-6 jours
Je me rends compte que c'est bien difficile de se tenir à cet objectif de rédiger au jour le jour ou du moins le plus souvent possible cette chronique inversée qui doit me conduire vers mon dernier moment, ou du moins cet instant ultime où je pourrai encore penser et écrire. Pour l'instant je ne l'imagine pas. J'ai choisi de représenter par un Ω grec le symbole du chiffre qui sera à inscrire le jour de mon décès. Il s'est déjà passé 6 jours, 6 jours en moins de ce compte à rebours. Cette symbolique est très ambitieuse, on l'aura compris, c'est l'α et l'ω.
Faisons le point de mon état physique. Aujourd'hui j'en ai pris un coup, mon médecin a analysé ou tout du moins lu, les résultats de l'IRM qu'il m'avait prescrit de passer pour voir quel est l'état de mon épaule droite qui me fait souffrir depuis au moins trois mois. Eh bien ce n'est pas brillant, je retranscris ici les termes qu'il emploie dans un courrier adressé à un chirurgien qu'il m'a conseillé de consulter : ... ‟Monsieur Vian Jacques... présente une épaule pathologique plus ou moins douloureuse : avec rupture tranfixiante et amyotrophie du sus épineux sur bec acromial, tendineuse du sous épineux et du sous scapulaire, épaississement du long tendron du biceps et bursite...rien que ça. Globalement je suis plutôt en bonne santé, probablement un peu en surcharge pondérale (1m65 pour 82kg) mais de ce point de vue je refuse de m'imposer quelque régime que ce soit, je ne veux pas céder à la mode du jeunisme, il est évident que je n'ai plus la silhouette d'un ado. Je ne suis astreint à aucun régime médical et ma boite à pharmacie ne comporte que quelques produits que l'on peut appeler de confort : anti douleur, pommade analgésique pour mon épaule, oméprasole, et quelques produits pour soigner les coups ou les blessures. Pas de viagra, pourtant, de ce point de vue là, les forces m'ont abandonné...mais c'est un autre sujet que j'aborderai peut être un jour.
Question cérébral c'est à ce jour satisfaisant mais certains symptômes m'inquiètent parfois, il s'agit surtout de ces difficultés à trouver un mot courant dans une conversation instantanée. Je ne parle pas des noms propres, des noms de personnes que j'oublie, c'est un phénomène que je connais depuis longtemps et dont je ne pense pas être la seule victime. Ma lucidité et mon sens critique ne m'ont pas encore fait défaut, et parfois je m'étonne en constatant que je comprends des notions complexes beaucoup plus rapidement que d'autres et dans ces cas là, mon élocution, en générale très laborieuse, devient performante.
Je viens d'être opéré de la cataracte sur l’œil gauche ce qui a amélioré dans des proportions sensibles ma vision, quant à mes dents, je les fais soigner régulièrement et il m'en reste assez pour ne pas avoir peur d'être prochainement nourri à la petite cuillère.
Voilà j'ai brossé le tableau, je sais d'où je pars et je vais observer de la manière la plus objective possible l'évolution.

5 octobre 2017 Ω-16 jours

Pour rester un peu sur ce registre, lundi dernier une auteure a été euthanasiée à sa demande en Belgique car ce n'est pas autorisé en France. Elle avait elle même annoncé sa décision et écrit un livre 'le dernier été' qui est sorti en librairie mercredi, le surlendemain de son décès. C'est une démarche (je ne trouve pas d'autre mot) qui, comme le suicide, interroge, interpelle, en serais je capable ? Certes je n'ai pour l'instant aucune raison d'envisager avoir à prendre une telle décision, cette personne était atteinte d'une maladie extrêmement invalidante et sans autre issue qu'une mort après de longues années de douleur, son choix a été de ne pas vivre ça. Je me garderai de penser que ce choix pouvait être inspiré par autre chose qu'un respect transcendant de la vie humaine. Vivre c'est partager sa vie avec son propre corps pendant le temps qu'il nous est donné de le faire. Vivre c'est observer son corps et son esprit dans son évolution. Une évolution de cet être que naturellement la vieillesse dégrade et que parfois la maladie détruit bien plus rapidement que l'on avait imaginé. Notre raison accepte les effets de la vieillesse et se révolte des conséquences de la maladie et certains peuvent considérer cette dégradation inhumaine, ne pas accepter d'en être la victime et refuser de porter témoignage aux yeux des autres et à leurs propres yeux de l'imperfection et de la monstruosité du genre humain. Cette monstruosité qui s'exprime autant par le corps que par l'esprit. J'ai pour l'instant cette chance de vieillir naturellement, en fait de vieillir dans la norme, sans excès. A l'image de ma vie ?

Dans le même temps, aux Etats Unis, un homme donnait l'exemple de ce que peut être la monstruosité de l'esprit humain, un exemple parmi tant d'autres qui a fait 58 morts et plusieurs centaines de blessés. Pour l'instant il semble n'avoir été inspiré pour commettre cet acte ni par une idéologie mortifère ni par un fanatisme religieux et pour moi cette absence de motivation en rajoute à la monstruosité cérébrale de son être. Avoir une motivation, agir par idéologie n'est pas pour autant un motif d'atténuation de la caractérisation inhumaine d'un tel acte mais le fait qu'il n'y en ait pas relève de l'inimaginable.

Avant d'aller faire la nounou auprès de deux de mes petites filles afin que les parents puissent assister à un concert, je voudrais dire deux mots de la soirée cinéma d'hier. Autour du film 'La fille de Brest' le thème des lanceurs d'alerte et celui de la lutte contre les lobbies ont pu être abordés. J'ai beaucoup de respect pour cette pneumologue qui a déployé une énergie incroyable pour faire prendre en compte par la justice l'évidence de l'existence d'une opération d'empoisonnement par l'utilisation d'un médicament qui faisait la fortune du laboratoire qui le produisait. Je lui ai dit par sms.




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